Les étapes pour construire une dépendance de jardin

Qui n’a jamais rêvé de pouvoir profiter d’un abri de jardin aménagé pour loger le matériel de piscine, le barbecue ou simplement pour stocker le bois à l’approche de l’hiver ? Qu’il s’agisse d’un local technique ou d’une véritable extension de maison offrant quelques mètres carrés supplémentaires, construire une dépendance dans son jardin est un projet qui repose sur plusieurs étapes indispensables. Ce guide détaille les phases essentielles, du gros œuvre jusqu’à la pose de bardage afin d’être certain de profiter d’une dépendance solide, durable et conforme aux règles d’urbanisme en vigueur.

S’assurer de la conformité réglementaire

La première étape avant d’effectuer les travaux de terrassement consiste à s’assurer que le projet respecte les règlements locaux d’urbanisme. En France, cela signifie de déterminer si la construction nécessite une déclaration préalable de travaux ou un permis de construire, en fonction de la surface envisagée. Le plan local d’urbanisme (PLU), disponible en mairie, impose des contraintes strictes en termes de hauteur, d’emprise au sol, et de matériaux à utiliser. Une étude de sol peut être nécessaire pour évaluer la capacité portante du terrain et identifier d’éventuels risques géotechniques, tels que la présence de nappes phréatiques ou de sols argileux sujets à des mouvements.

L’étude de faisabilité technique

Une fois les contraintes réglementaires connues, il peut être nécessaire de réaliser une étude de faisabilité technique. Celle-ci comporte une analyse des conditions géotechniques et hydrologiques du site. Une évaluation précise du sol, par exemple, permettra de déterminer la profondeur des fondations et le type de système de drainage à mettre en place pour éviter les infiltrations d’eau.

La conception architecturale

La conception architecturale est généralement réalisée en collaboration avec un architecte ou un ingénieur en bâtiment. Selon la taille de l’abri, cette intervention peut s’avérer indispensable. Cette étape inclut des plans détaillés (coupes, élévations, plans de masse) et des spécifications techniques sur les matériaux de construction, les techniques d’assemblage et les contraintes thermiques et acoustiques (isolation). Les logiciels de CAO (conception assistée par ordinateur) sont couramment utilisés par les professionnels pour modéliser la structure en 3D et simuler son comportement face aux charges climatiques.

Fondations : le choix et la mise en œuvre

Les fondations sont le socle de toute construction. Elles doivent être dimensionnées en fonction du type de sol et de la charge de la structure. Deux techniques sont fréquemment employées :

  • les fondations superficielles : elles sont recommandées pour les sols stables. Elles incluent les dalles en béton armé et les plots de fondation. La dalle en béton armé, souvent de 12 à 15 cm d’épaisseur, est renforcée par un treillis soudé pour absorber les contraintes mécaniques ;
  • les fondations profondes : elles sont nécessaires pour les sols instables ou avec une faible capacité portante. Elles impliquent la mise en place de pieux forés ou battus jusqu’à atteindre une couche de sol plus résistante. Ces pieux peuvent être en béton armé ou en acier, et leur diamètre et profondeur sont calculés en fonction des charges permanentes et temporaires.

À noter également que le coffrage est un élément essentiel lors du coulage des fondations. En effet, il garantit la forme et la dimension du gros œuvre bétonné. Le ferraillage doit être soigneusement installé pour assurer une bonne répartition des charges et éviter les fissures. Un béton de classe C25/30 est généralement utilisé pour sa résistance à la compression.

L’élévation des murs

L’élévation de la structure dépend du matériau choisi et des performances thermiques, acoustiques et structurelles attendues.

  • construction à ossature bois : elle se compose de montants verticaux espacés de 40 à 60 cm, reliés par des traverses horizontales. Ces pièces sont généralement en bois massif ou lamellé-collé, traités pour résister aux insectes xylophages et aux champignons. L’assemblage se fait par tenons-mortaises ou à l’aide de connecteurs métalliques, assurant la rigidité de l’ensemble. Une isolation entre montants, souvent en laine de verre ou en laine de bois, est nécessaire pour atteindre les normes thermiques en vigueur (RT 2012, voire RE 2020) ;
  • construction maçonnée (briques ou parpaings) : les éléments de béton, de dimensions standard 20x20x50 cm, sont posés rangée par rangée avec un mortier de ciment. Les angles et les points de jonction nécessitent des chaînages verticaux en béton armé pour assurer la stabilité de l’édifice. Les murs peuvent être doublés d’un enduit hydrofuge ou d’un bardage pour améliorer l’étanchéité ;
  • structure métallique : elle est constituée de poutres et de poteaux en acier galvanisé. Le montage nécessite un boulonnage précis et des soudures pour renforcer les jonctions. Les panneaux sandwichs sont souvent employés pour assurer l’isolation thermique de ce type de bâti.

L’installation des menuiseries

La pose des portes et des fenêtres dépend entièrement du projet. Larges baies vitrées ou petites lucarnes peuvent être installées, de même que :

  • des portes coulissantes ;
  • des fenêtres de toit ;
  • une porte d’entrée sécurisée ;
  • etc.

La pose de la toiture

S’il est évident que la toiture est un élément clé du bâti pour sa protection contre les intempéries, elle l’est aussi pour garantir une bonne isolation thermique. Plusieurs configurations sont possibles en fonction des envies de chacun :

  • le toit plat : il nécessite une étanchéité soignée, souvent réalisée avec une membrane bitumineuse ou une membrane EPDM (éthylène-propylène-diène monomère), connue pour sa durabilité. Une pente minimale de 1 à 2 % est indispensable pour permettre l’évacuation des eaux pluviales ;
  • le toit en pente : dans cette configuration, la charpente peut être traditionnelle (en bois massif) ou industrielle (fermettes en bois ou acier). Le bon dimensionnement de la charpente est indispensable pour supporter la couverture (tuiles, ardoises, bac acier), ainsi que les charges temporaires (neige et vent). L’étanchéité est assurée par un écran sous-toiture, tandis que l’isolation thermique peut être réalisée par l’intérieur (sous rampants) ou par l’extérieur (technique du sarking).

La pose de l’isolation et des cloisons

En fonction du projet prévu (extension habitable ou simple abri de jardin), cette étape peut s’avérer indispensable pour garantir un confort thermique optimal de la dépendance.

  • l’isolation thermique des murs : elle peut se faire par l’intérieur (ITI) ou par l’extérieur (ITE) en fonction des souhaits.
  • les cloisons intérieures : elles sont généralement en plaques de plâtre sur ossature métallique. Les cloisons peuvent être remplies d’isolant phonique pour améliorer l’acoustique intérieure.

L’installation des réseaux

Selon la nature du projet, il peut être indispensable de raccorder la dépendance aux différents réseaux.

  • l’électricité : l’installation doit respecter la norme NF C 15-100 et comporter des dispositifs de protection (disjoncteurs, interrupteurs différentiels) selon le type d’équipement (spa, éclairage, etc.) ;
  • la plomberie : le réseau d’alimentation en eau doit être conçu pour minimiser les pertes de charge. Des pentes minimales sont indispensables pour l’évacuation des eaux usées ;
  • la ventilation : une VMC (ventilation mécanique contrôlée) est recommandée pour assurer le renouvellement de l’air et éviter les problèmes de condensation ou de moisissures.

Les finitions intérieures et extérieures

L’ultime étape consiste à soigner l’esthétique et le confort de la dépendance de jardin à travers :

  • des revêtements de sol (carrelage, parquet massif, stratifié) ;
  • des revêtements muraux (peinture, papier peint, carrelage, etc.) ;
  • des éclairages ;
  • un bardage extérieur (bois, PVC, ou composite) ;
  • etc.

Que ce soit pour aménager une dépendance, réaliser un agrandissement ou simplement repenser l’aménagement de votre espace, chaque aspect doit être pensé à l’avance. Du style de sol jusqu’à l’aspect extérieur de la construction, cette phase de réflexion est indispensable. Ne perdez pas de vue qu’en zone urbaine comme à la campagne, l’ajout de surface de plancher peut nécessiter une demande de permis de construire, à déposer via le formulaire Cerfa approprié. Les aménagements de la superficie existante doivent toujours respecter les réglementations locales, en collaboration avec le service urbanisme pour assurer la conformité du projet.